Les trois canaux, au fil de l'eau...
Profitez, en famille ou entre amis, de promenades bucoliques, à bord de bateaux, de péniche ou surtout avec votre vélo. Car à la force de vos mollets, vous pouvez découvrir facilement le Loiret, grâce au "triangle d'eau".
En effet, beaucoup savent que Montargis, "Venise du Gâtinais", est traversée en son centre par le Canal de Briare. Mais beaucoup aussi ignore les innombrables possibilités de ballades à vélo au départ de l'écluse de Bûges (au nord de l'agglomération), ou le canal de Briare rejoint les canaux d'Orléans et du Loing. Le canal de Briare et du Loing formant avec la Loire, le "triangle d'eau", qui permet de découvrir le Loiret au fil de l'eau.
Toutes les véloroutes mènent à Rome ! Alors partez à la découverte de ces canaux qui vous guideront vers Paris, Nantes, Lyon, ... Du parc du pâtis, au bout du monde !
Un peu d'histoire :
Au début du XVIIIe siècle, le duc d'Orléans demande la réalisation d'un canal le long du Loing. La circulation des bateaux qui, après avoir emprunté le canal de Briare achevé en 1642 ou le canal d'Orléans terminé en 1691, descendent cette rivière affluente de la Seine pour approvisionner Paris et sa région, est gênée par son cours comportant des pertuis dangereux. Louis XV donne son accord au duc d'Orléans en 1719. Un canal reliant le canal de Briare à celui d'Orléans à Buges est d'abord creusé et achevé en 1721. Il s'agit d'une portion allant du musée Girodet au site des trois canaux à Buges, une borne de plus de deux mètres indique d'ailleurs cette jonction en latin entre le musée et le canal.
Les travaux sur le canal du Loing, proprement dit, débutent en 1720 : le canal suit le tracé du Loing en empruntant à huit reprises son lit. Les travaux sont réalisés sous la direction de l'ingénieur Jean-Baptiste de Regemortes entre 1719 et 1724. Par la suite, les parties communes entre la rivière et le canal seront remplacées par des sections canalisées sauf à Saint-Mammès et Fromonville près de Nemours. À la Révolution, les canaux du Loing et d'Orléans sont saisis par les créanciers du duc d'Orléans. En 1809, la Compagnie des canaux d'Orléans et du Loing est fondée pour gérer les deux canaux. L'État, qui est devenu propriétaire des canaux en 1861, réalise à la fin du xixe siècle des travaux d'élargissement pour mettre les écluses au gabarit Freycinet apparu en 1879 : celui-ci permet la circulation de péniches de 39 m de long sur 5,20 m de large pour 2 mètres de tirant d'eau alors que le canal n'accepte jusque-là que des péniches de 30,40 m sur 5,20 m et 1,60 mètre de tirant d'eau. En 1967, une étude de modernisation du canal par la suppression d'une partie des écluses, n'aboutit pas.
En vélo :
Au départ de Montargis, le halage du canal du Loing est un parcours verdoyant, mais au revêtement inégal. Les occasions de s'arrêter ne manquent pas pour découvrir la richesse du patrimoine culturel de Moret sur Loing et de Nemours ou s'offrir une pause plus récréative à la base de loisirs de Souppes sur Loing. Un petit détour s'impose pour découvrir l'ancienne cité médiévale de Chateau Landon ou encore le parc animalier de Souppes sur Loing. Le tout, avant de longer paisiblement les méandres de la Seine jusqu'à Paris.
Le canal du Loing fait partie de l'Eurovelo 3 dit "la Scandibérique" qui reliera la Norvège à l'Espagne via Montargis. L'aménagement de la voie verte du canal a été effectué en quasi-totalité ces dernières années. Cependant, les récentes inondations qu'a subit la Vallée du Loing ont endommagé le revêtement de certaines portions ...
Le canal du Loing :
Le canal de Briare :
Une longue histoire !
Il fut commandé afin de développer le commerce entre provinces, réduire les disettes (« labourage et pâturage »), et par là ramener la paix dans le royaume. Sa construction commença en juin 1605 et ne fut achevée qu'en 1642. Entre 6 et 12 000 ouvriers travaillèrent sur ce chantier qui reliait les bassins de la Loire et de la Seine et qui s'achevait dans le Loing à Montargis.
Hugues Cosnier, ingénieur tourangeau, obtint de construire le premier canal franchissant une ligne de partage des eaux. Il fut donc nécessaire d'utiliser des écluses à sas, inventées progressivement dès la fin du Moyen Âge et mises au point par Léonard de Vinci. Une échelle d'écluses fut construite à Rogny-les-Sept-Écluses : Elle aligne sept écluses jointives pour rattraper un dénivelé de 24 m. Une autre échelle semblable, au Moulin-Brûlé (Dammarie-sur-Loing) aligne de même quatre sas jointifs. Une troisième échelle se situait au Chesnoy, et comportait trois sas.
Les travaux commencèrent en juin 1605 et avancèrent vite, malgré l'opposition vive de seigneurs locaux, notamment le seigneur de Coligny. Mais le roi Henri IV assassiné en 1610, il n'y eut plus de soutien aux travaux et aux nécessaires expropriations. Hugues Cosnier dut abandonner les travaux en 1611. Vers 1628, le marquis Antoine Coëffier de Ruzé d'Effiat, s'intéressa au canal et voulut redémarrer les travaux avec Cosnier, mais leurs décès successifs, en 1629 et 1632, ajournèrent encore la finition des travaux. Il ne manquait alors au canal plus qu'une dizaine de kilomètres au sud de Montargis. Le plus dur, le passage de la ligne de partage des eaux, était fait.
En 1638, François et Guillaume Boutheroüe-Desmarais, ainsi que Jacques Guyon, proposèrent de reprendre les travaux et reçurent pour ce faire des lettres patentes de Louis XIII. Ils créèrent avec d'autres nobles la « Compagnie des Seigneurs du canal de Loyre en Seine », une des premières société de capitaux en France, dont la résidence se situe en bord de canal, à Cepoy. Les travaux furent achevés en septembre 1642. Richelieu, bien que gravement malade, en fut le premier passager illustre.
Le Bief de partage, une révolution pour l'époque !
Ce canal assurant la jonction de deux bassins différents (Loire et Seine), il fallut construire des écluses, mais aussi un bief particulier sur la ligne de partage des eaux, par où se ferait l'alimentation principale du canal, en collectant l'eau d'étangs situés plus haut. Un canal à bief de partage est comparable à une route qui franchit un col, à cette différence que la route n'a pas besoin d'être alimentée en eau. En effet, à chaque passage de bateau, il faut réalimenter les écluses d'environ 500 à 1 000 mètres cubes d'eau selon la hauteur des ouvrages. Des étangs furent donc creusés ou agrandis et reliés au bief de la Gazonne (le bief supérieur du canal de Briare, sur la commune d'Ouzouer-sur-Trézée) par tout un réseau de plusieurs dizaines de kilomètres de rigoles à travers bois et champs comme le réservoir du Bourdon à Saint-Fargeau situé à plus de 30 km.
Pour accroître la capacité de cette alimentation à la suite du passage du canal à un gabarit supérieur, une usine élévatoire fut installée à Briare en 1895 pour refouler l'eau de la Loire 45 m plus haut, dans le bief de partage tout près de l'écluse de la Gazonne.
Les principales modifications :
En 1720, le canal fut prolongé de Montargis à Buges pour se raccorder aux canaux d'Orléans et du Loing. Cette portion fut nommée « Canal Neuf ». Auparavant, le canal prenait fin dans le Loing, en centre ville de Montargis.
Au cours des années 1830, le canal connut une importante campagne de modernisation consécutive aux lois Becquey de 1821 et 1822 imposant, entre autres, un gabarit minimum aux canaux. Les écluses furent élargies et allongées aux dimensions de 31 m sur 5,20 m, et le canal approfondi pour un mouillage de 1,60 m.
Au cours des années 1880, le canal, qui avait été racheté par l'État en 1860, fut à nouveau modernisé conformément à la loi Freycinet de 1879. Le gabarit fut une nouvelle fois accru avec des écluses de 39 m sur 5,20 m, et le mouillage du canal passa à 2,20 m. Lors de cette modernisation, des tronçons entiers du canal furent abandonnés et remplacés par de nouveaux, moins sinueux. Ainsi les écluses multiples de Rogny, de Moulin-Brûlé et du Chesnoy furent-elles abandonnées au profit d'écluses séparées sur un nouveau tracé. Par endroits, l'ancien canal est encore visible (Le Rondeau, Moulin-Brûlé à Dammarie-sur-Loing, Venon, Briquemault...)
Pour améliorer la fluidité du trafic sur la grande ligne ligérienne de Digoin à Briare et son prolongement vers le bassin parisien par les canaux de Briare et du Loing, un pont-canal en acier doux fut construit à partir de 1890 et ouvert en 1896 pour permettre au canal latéral à la Loire (réalisé entre 1822 et 1838), de traverser la Loire bien plus facilement qu'auparavant, où il devait emprunter le lit du fleuve sur un kilomètre sur la commune de Châtillon-sur-Loire. Ce pont-canal, établi à Briare, permit ainsi une connexion plus facile, 3 kilomètres plus loin, à la Cognardière, du canal latéral avec le canal de Briare. Il est l'œuvre de l'ingénieur-en-chef Léonce-Abel Mazoyer (1846-1910).
À défaut d'être le premier, le pont-canal de Briare fut longtemps, avec ses 662 mètres, le plus long pont-canal métallique du monde. Il n'a été détrôné qu'en 2003 par le pont-canal de Magdebourg, sur l'Elbe, qui mesure 918 mètres.
En vélo :
Ce parcours, très agréable par temps sec sera l'occasion de rencontres avec les éclusiers, les bateliers, les touristes à bateau. De nombreux ouvrages liés à la batellerie jalonnent le parcours, à Rogny-les-Sept-écluses vous pourrez y voir les vestiges de l'échelle de 7 écluses successives.
À Briare, outre le fameux pont-canal au-dessus de la Loire, ne manquez pas le Musée des deux Marines, qui présente l'histoire des marines de Loire et des Canaux.
Suite aux inondations de juin 2016, une brèche à hauteur de Montcresson (visible dans le diaporama ci-dessous) à causé des dégâts considérables. Le halage est impraticable sur cette portion. L’entretien du halage étant très inégal, quelques parties difficiles (par temps humides) deviennent roulantes quand VNF passe la tondeuse et quand le temps passe au sec.
La voie verte du canal de Briare (v48) est inscrite au schéma national des voies vertes. Ce qui devrait accélérer son aménagement dans les années à venir et permettre aux Montargois de relier facilement la Loire à Vélo. Elle sera également, dans l'attente de l'aménagement du canal d'Orléans, un itinéraire de substitution pour l'Eurovelo 3.
Traversant l'agglomération Montargoise du nord au sud sur 16km, de Bûges à Conflans sur Loing, la "v48" est en cours d'aménagement. Les travaux se feront en plusieurs phases (3 ou 4) en partant du nord vers le sud. La première phase de Bûges au "Pont à l'Ane" sera finalisée avant 2017. Le tracé emprunte la rive ouest du canal jusqu'au pont de la Reinette (face à l'entrée du parc Durzy) avant de changer de rive jusqu'à Conflans sur Loing. L'AME (Agglomération Montargoise Et rives du loing), envisage l'aménagement d'une antenne vers la gare ainsi qu'un itinéraire secondaire, rive Est, afin de faciliter et promouvoir les trajets domicile-travail. Projet que soutien VELOVE !
Pour faire simple !
Le canal d'Orléans est une ancienne voie d'eau navigable entièrement située dans le département français du Loiret. D’une longueur de 78,65 km, ce canal relie la Loire au canal du Loing et au canal de Briare. Il assure ainsi la continuité par voie d'eau entre Orléans et Paris vers le nord et Briare et les canaux du Centre vers le sud.
Un premier tronçon est creusé entre Vieilles-Maisons-sur-Joudry et Buges entre 1676 et 1678 et ouvert au transport du bois et du charbon. La construction du canal jusqu’à la Loire est ensuite entreprise de 1681 à 1687 et est inaugurée en 1692. De 1692 à 1793, le canal est en plein essor. De 1 500 à 2 000 bateaux remontent chaque année la Loire depuis Nantes pour gagner Paris. En 1793, le canal devient bien national.
De 1908 à 1921, alors que le trafic de marchandises par voie fluviale est en pleine régression, des travaux de prolongement du canal entre Combleux et Orléans sont entrepris. Avec la disparition complète du trafic, le canal est déclassé en 1954 des voies navigables et entre dans le domaine privé de l’État.
Un mandat de gestion a été confié en 1984 au Département jusqu'en 2035. Celui-ci, après une étude stratégique en 2004, a engagé un lourd programme de réhabilitation ayant pour objectif une réouverture totale au tourisme fluvial en 2020 : navigation de plaisance et aménagement des abords pour la randonnée pédestre et cycliste, avec en particulier la construction d'une véloroute.
En vélo :
Le canal d'Orléans n'est pourtant pas aménagé et aucun plan ne le prévoit dans les années à venir. Il semblerait d'après le Conseil général du Loiret que réhabiliter la voie verte aménagée de 1988 à 1991 ne soit pas possible. La remise en navigation du canal en 2020 (déclassé depuis 1954) étant pour l'instant compromis, l'Etat (propriétaire) n'ayant pas trouvé d'accord avec le département sur ce sujet. Problématique qui repousse d'autant la transformation de l'ex voie verte en véloroute...
C'est une des raisons qui explique la volonté commune du Conseil général et de la Région Centre Val de Loire de faire passer l'Eurovélo 3 via le canal de Briare et non celui d'Orléans. Un itinéraire "bis" orienté plein sud qui ne devrait être que provisoire, mais qui au vu de la situation actuelle semble être parti pour durée...
Une solution que désapprouve l'association CyclotransEurope. Ce "Plan B" faisant faire un détour considérable aux cyclotouristes, près de 159km contre 78km initialement prévu.
Le canal d'Orléans :
Le triangle d'eau :
Les canaux d'Orléans et de Briare forment avec la Loire un triangle baptisé "triangle d'eau". Ce dernier permet de découvrir le Loiret des canaux, des fleuves et des champs. Passant par Orléans, Briare, Montargis, Sully sur Loire, ... Il offre de multiples possibilités pour qui aiment le patrimoine et la gastronomie : Château de Sully et de Gien, Andouillettes de Jargeau et Praslines de Montargis, ...
Le tout au fil de l'eau et avec un dénivelé à faire pâlir un belge amoureux de son plat pays !